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dimanche 30 novembre 2025

Altin Cocuk Beyrut'ta_Golden Boy in Beirut (1967)

Golden Boy est chargé d'éliminer une organisation criminelle qui se livre au trafic de drogue entre Istanbul et Beyrouth.   

 


On lit chez certains commentateurs des films de Golden Boy qu'ils contiennent des scènes de violence plus grande envers les femmes que dans les James Bond, ce qui est vrai. Mais il est d'autant plus surprenant de rencontrer en plein milieu de ce long métrage un passage romantique et sensuel lorsque Golden Boy invite la belle passagère rencontrée dans un train dans sa chambre d'hôtel, afin de boire un verre de whisky, avec en fond musical la célèbre chanson composée par André Popp pour le film Un homme et une femme* ! Le dialogue au cours de ces quelques minutes est plein de sous-entendus subtils de séduction. 

Mais l'action reprendra vite ses droits... 

* sorti peu de temps avant, en 1966. Quelle réactivité ! 

"Golden Boy n'est en réalité qu'un tyran, passant sinistrement d'un rendez-vous à l'autre pour bousculer et gifler les gens, hommes et femmes confondus, jusqu'à obtenir les informations qu'il souhaite. Certes, on pourrait en dire autant du James Bond de Sean Connery, mais Connery pouvait au moins se permettre d'agir comme un salaud avec un certain panache qui atténuait son comportement."  (extrait de https://diedangerdiediekill.blogspot.com/2015/05/golden-boy-in-beirut-aka-altin-cocuk.html)

Altin çocuk Beyrut'ta est sorti en France en 1972, sous le titre Rendez-vous à Beyrouth

 



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Selon  diverses sources turques et anglaises, Taroub (de son vrai nom Amal Ismail Jarark) était une chanteuse à succès et une véritable icône de la culture pop des années 1960, incarnant une modernité audacieuse et une joie de vivre contagieuse.


 

Les années 1960 marquent l'apogée de la carrière cinématographique de Taroub. Le cinéma libanais et syrien de cette époque cherchait à se divertir, s'éloignant des drames lourds pour embrasser la comédie musicale, le film d'espionnage et la romance légère. 


 

Les spectateurs français des salles spécialisées de l'époque dans les films orientaux ont pu s'en donner à coeur joie avec tous les films où apparait Taroub : https://www.encyclocine.com/index.html?menu=72608&page=&chercherfilm=taroub&x=16&y=13

Au début des années 60, sa carrière est indissociable de celle de son mari de l'époque, le chanteur Mohammad Jamal. Ensemble, ils forment le duo le plus célèbre du Levant. Ils jouent souvent des versions romancées d'eux-mêmes : le couple moderne, amoureux et musical. L'intrigue servait souvent de prétexte pour enchaîner leurs tubes. Taroub y incarnait la jeune femme espiègle, un peu capricieuse mais au grand cœur.

Milieu et fin des années 60. Après sa séparation avec Jamal, Taroub prend son envol en solo et devient une figure incontournable des coproductions libano-turques et libano-égyptiennes. Dans les films d'action ou d'espionnage (très populaires à Beyrouth à la fin des années 60), elle jouait souvent l'agent secret ou la compagne du héros, utilisant son charme comme une arme. Elle apportait une touche de glamour cosmopolite, portant des tenues à la dernière mode occidentale (minijupes, coiffures volumineuses). 

Venons-en maintenant à la Turquie. Dans les années 60, il y avait une immense synergie entre le cinéma libanais et le cinéma turc (Yeşilçam). De nombreux films étaient tournés simultanément pour les deux marchés, avec des acteurs turcs et arabes, doublés ensuite dans la langue locale.

Taroub était extrêmement populaire en Turquie (connue sous le nom de Tarub). Son style musical, mélangeant rythmes arabes et influences turques, passait parfaitement à l'écran.  Elle jouait souvent la chanteuse de cabaret ou la vedette étrangère. Sa présence à l'écran garantissait le succès musical du film. Altin Cocuk Beyrut'ta illustre parfaitement cela. Elle est l'une des rares artistes arabes à avoir véritablement percé le marché turc à cette époque, au point que certaines de ses chansons ont été reprises par des stars turques et vice-versa. 





 

Le film en VO turque :  

https://multiup.io/2c24929b88430f95bd58fe2d667217f3 

Les sous-titres inédits à partir du timecode créé sur mesure :  

https://www.opensubtitles.org/en/subtitles/13416918/altin-cocuk-beyrut-ta-fr

9 commentaires:

  1. D'avance merci pour cette curiosite vraiment inconnue pour moi
    Donc impatient de la decouvrir

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  2. Merci infiniment pour cette agréable souvenir.

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  3. Merci pour cet intérêt porté au bis turc.

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  4. Merci d'avance pour les sous titres Cordialement

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  5. Ce film est sorti bien tardivement à Paris, distribué par Francorex, petit distributeur spécialisé dans les films dits "orientaux", regroupant bien souvent des films égyptiens, ou indiens, plus rarement turcs. Plusieurs salles de quartier de plusieurs grandes villes, s'étaient spécialisées, depuis les années 60, s'adaptant à la demande locale. Sur Paris, il y avait une bonne dizaine de salles qui proposaient ces films, difficilement trouvables avec une belle qualité d'image. Un grand merci pour ces films rares.

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    1. Cette diversité dans l'offre à une certaine époque laisse rêveur. Il serait intéressant de savoir si la plupart des films concernés sortaient avec doublage en français ou s'ils étaient sous-titrés. Merci pour vos commentaires 👍

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  6. Je suis curieux de voir ce film. Ça l'air plutôt marrant ? Merci

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    1. Le ton général de ce film est plutôt sérieux sur une base d'intrigue policière internationale, mais il est vrai qu'il possède des moments involontairement drôles, avec le recul temporel et culturel, notamment lesurprenant costume avec cape et masque du chef de la bande de trafiquants, et des intermèdes plus gais aussi grâce aux chansons interprétées par l'actrice Taroub.

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  7. Pour répondre à ton interrogation, ces films sortaient tous en version originale sous-titrée français, quand il s'agissait de films provenant du Maghreb, et sous-titrés en arabe pour les films indiens ou d'une autre provenance. Pour m'y être plusieurs fois rendu maintes fois, (le Ménil Palace, dont la raison sociale-indiquée sur le ticket d'entrée- avait été rebaptisée Maghreb Palace et était "mon" cinéma de quartier), les films que j'ai pu y voir étaient ainsi sous-titrés.

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